Doigt à ressaut

Qu'est-ce qu'un doigt à ressaut ?


Le doigt à ressaut est la conséquence d'un conflit entre le tendon fléchisseur et la poulie. Ce conflit siège préférentiellement au niveau de la paume de la main.

Comment sont constitués les doigts ?


L'appareil fléchisseur de chaque doigt long est constitué de deux tendons : le fléchisseur superficiel et le fléchisseur profond. Ces tendons coulissent dans une gaine fermée qui est renforcée à certains endroits par des poulies.

Quelles sont les causes possibles d'un doigt à ressaut ?


L'inflammation de la gaine synoviale qui entoure les tendons fléchisseurs, va aboutir à la création d'un véritable nodule à l'intérieur du tendon. Ce nodule est palpable à la paume, rentre en conflit avec la poulie provoquant ainsi le ressaut (Figure 1).

Cette inflammation peut être en rapport avec une pathologie rhumatismale ou des gestes mécaniques répétitifs.

Les autres causes rares du doigt à ressaut sont :

  • dans les suites d'une plaie partielle des tendons fléchisseurs

  • dans les suites d'une chirurgie du canal carpien (sans toutefois en constituer une complication)

  • forme congénitale (surtout le pouce)

Quels sont les symptômes d'un doigt à ressaut ?


Le diagnostic est clinique. Elle se traduit par des blocage incomplets ou complets, surtout au réveil, des doigts lors des mouvements de flexion et d'extension (Figure 2).

Lorsque le phénomène est ancien, on peut observer une raideur articulaire (flessum) et/ou une atteinte des tendons fléchisseurs (effilochage, dilacération voire rupture tendineuse) nécessitant un traitement adéquat.

La forme congénitale apparaît dans la première année de vie et se traduit le plus souvent par un pouce bloqué en permanence en flexion ou en extension.

Le doigt à ressaut est souvent associé dans le temps, à un syndrome du canal carpien (synovite des tendons fléchisseurs).

Quels sont les examens qui confirment un doigt à ressaut ?


La réalisation d'une radiographie et d'une échographie de la main permet de conforter le diagnostique.

Quels sont les traitements médicaux et chirurgicaux d'un doigt à ressaut ?


Traitement médical :

Une infiltration de corticoïdes peut être envisagée dans un premier temps. Elle est réalisée au niveau de la paume de la main. Son efficacité est rapide (jugée au bout d'un mois) mais le plus souvent temporaire. Il est important de savoir que le doigt ou la main peuvent être douloureux 2-3 jours après l'infiltration.

Il ne faut pas multiplier les infiltrations (plus que deux fois) au risque de fragiliser voire rompre le tendon.

Traitement chirurgical :

L'opération est indiquée en cas d'échec du traitement médical ou d'emblée en cas de blocage permanent. Elle est faite en ambulatoire (pas d'hospitalisation) et sous anesthésie locorégionale (le bras est uniquement endormi).

Il s'agit d'un geste rapide, réalisé par une petite incision au niveau de la paume de la main (Figure 3). La poulie A1 est complètement ouverte et la membrane synoviale hypertrophique péri-tendineuse est réséquée.

Quelles sont les suites post-opératoires d'une opération chirurgicale pour un doigt à ressaut ?


Les phénomènes de ressaut et de blocage disparaissent de manière complète et définitive dès la levée de l'anesthésie. La cicatrisation de la peau est obtenue au bout de 14 jours. Durant cette période, un petit pansement est mis en place afin de permettre l'usage de la main pour les gestes de la vie quotidienne. La mobilisation du doigt en flexion et en extension complètes doit se faire le plus rapidement possible afin d'éviter la raideur des doigts. La difficulté à étendre le doigt est possible et peut durer plusieurs semaines après l'opération.

La rééducation voire un appareillage du doigt peuvent être indiqués dans les formes anciennes.

La reprise du sport et du travail de force est envisageable au bout d'un mois.

Quelles sont les complications possibles après une opération chirurgicale pour un doigt à ressaut ?


Il n'existe pas d'intervention chirurgicale sans risque de complications secondaires. Les complications peuvent être classées en deux catégories :

Complications non spécifiques :

  • Infection du site opératoire pouvant nécessiter une intervention de nettoyage associée à la prise d'antibiotiques

  • Hématome pouvant nécessiter une évacuation en cas de menace cutanée ou compression nerveuse

  • Algodystrophie. Son apparition est indépendante du type de chirurgie. Elle évolue en deux phases : phase chaude (main gonflée, douloureuse avec transpiration) puis froide (prédominance de la raideur). L'évolution est le plus souvent longue (12-18 mois) et des séquelles sont possibles (douleur et/ou raideur des articulations des doigts et/ou poignet et/ou épaule)

  • Accidents liés à l'anesthésie

Complications spécifiques :

  • Enraidissement du doigt : Il s'agit de la principale complication. Elle est liée à une mauvaise mobilisation du doigt par le patient. La rééducation et/ou l'appareillage sont alors nécessaires.

  • Libération incomplète de la poulie : Nécessite une reprise au bloc opératoire pour un complément de libération de la poulie A1.

  • Lésion des nerfs du doigt : Responsable de fourmillements voire d'une baisse de la sensibilité du doigt. Elle nécessite une suture nerveuse en urgence.

  • Douleurs persistantes : Souvent tenaces, surtout en cas de synovite importante des tendons fléchisseurs.

  • Œdème de la base du doigt : Le plus souvent transitoire.

  • Récidive : Très rare. Elle est traitée par infiltration voire ré-intervention.

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