Le syndrome du canal carpien

Le syndrome du canal carpien (parfois appelé syndrome du tunnel carpien) est une pathologie courante qui touche environ 130 000 personnes par an. La maladie se déclare le plus souvent après 40 ans et est prédominante chez la femme. Elle est aisément traitable, surtout dans les formes peu avancées.

Le syndrome du canal carpien à la loupe


Pour bien comprendre le syndrome, il faut tout d’abord connaître l’anatomie du canal carpien.

Le carpe est un ensemble de 8 petits os localisé au niveau du poignet qui forme le plancher du canal carpien. Le toit du canal carpien est constitué par un ligament très épais, nommé ligament rétinaculaire.

Le canal carpien est traversé par les tendons fléchisseurs entourés de leur membrane synoviale et par le nerf médian.

Le nerf médian est un nerf mixte (figure 1) qui assure la sensibilité du pouce, de l’index, du majeur et de la moitié de l’annulaire. Il assure également la motricité de la main (muscles de la loge thénar).

Le syndrome du canal carpien est la traduction clinique de la compression du nerf médian à son entrée dans la main, au niveau du canal carpien.

Les causes possibles du canal carpien


La compression du nerf médian dans le canal carpien est la conséquence d’une inadéquation entre le contenant et le contenu dans un canal inextensible.

Les étiologies (causes) les plus fréquentes sont :

  • Idiopathique : en effet, le plus souvent, on ne connaît pas la cause.

  • Une synovite (inflammation de la membrane synoviale) des tendons fléchisseurs, dans le cadre d’une maladie rhumatismale comme la polyarthrite rhumatoïde, le lupus, etc.

  • Une synovite des tendons fléchisseurs causée par une activité intense et répétitive. Cette cause peut rentrer dans le cadre d’une maladie professionnelle.

  • Une déformation post-traumatique du squelette : fracture du radius, des os du carpe…

  • Une tumeur intra-canalaire : lipome, kyste synovial…

  • Une cause endocrinienne : grossesse, péri-ménopause, hypothyroïdie, diabète…

Les symptômes du syndrome du canal carpien


Le diagnostic du syndrome du canal carpien est clinique. Le patient qui consulte se plaint de fourmillements, de brûlures, voire d’électricité dans le territoire du nerf médian. Ces symptômes sont le plus souvent présents la nuit et peuvent être responsables de réveils nocturnes.

Dans les formes évoluées du syndrome du canal carpien, on peut observer une perte de la sensibilité des doigts, une maladresse de la main avec perte de force voire une fonte musculaire au niveau de la base du pouce (loge thénar).

Quels sont les examens qui permettent de confirmer le syndrome du canal carpien ?


Pour valider le diagnostic du syndrome du canal carpien, l’électromyogramme (ou EMG) est un examen indispensable.

En effet, il permet de :

  • Confirmer le siège de la compression nerveuse

  • De préciser l'importance de la compression nerveuse

  • De rechercher une compression nerveuse associée, comme le syndrome du nerf ulnaire (cubital) au coude.

L’examen est réalisé par un neurologue en cabinet. Celui-ci va mesurer le courant électrique véhiculé par le nerf à l’aide de petites aiguilles.

Les traitements médicaux et chirurgicaux pour le syndrome du canal carpien


Pour traiter le syndrome du canal carpien, deux solutions sont envisageables, en fonction du stade de la pathologie.

Le traitement médical :

Le traitement médical est indiqué chez les patients qui présentent une forme débutante de la pathologie : port d’une attelle de repos nocturne associée à une infiltration écho-guidée de Cortisone au niveau du canal carpien.

Le traitement chirurgical :

Le traitement chirurgical est indiqué en cas d’échec du traitement médical, ou bien d’emblée, dans les formes sévères avec perte de sensibilité et/ou de motricité.

L’intervention chirurgicale dure une dizaine de minutes et est le plus souvent réalisée sous anesthésie loco-régionale (seul le bras sera endormi) en ambulatoire (le patient n’est pas hospitalisé).

Le but de l’intervention est d’élargir le canal carpien en sectionnant le ligament rétinaculaire qui forme le toit du tunnel carpien.

L’opération est effectuée sous endoscopie. Une petite incision (1,5 cm) est réalisée au niveau du pli de flexion du poignet (Figure 2). Le chirurgien peut alors introduire dans la main un instrument spécifique comprenant une caméra et une lame rétractable (Figure 3). Après avoir écarté le nerf et les tendons fléchisseurs, le ligament est visualisé, puis sectionné à l’aide de la lame.

La méthode endoscopique permet une récupération post-opératoire plus rapide par rapport à la technique conventionnelle à ciel ouvert. En outre, elle présente un avantage esthétique.

La chirurgie conventionnelle (Figure 4) à ciel ouvert est réalisée en cas :

  • de mauvaise visibilité pendant l’opération (synovite importante)

  • d’anomalie anatomique

  • de reprise chirurgicale

Les suites post-opératoires de l’opération chirurgicale du syndrome du canal carpien


Après une chirurgie du syndrome du canal carpien, les engourdissements disparaissent en général le jour de l’intervention. Aucune immobilisation n’est nécessaire et la main peut être utilisée dès le lendemain, sans forcer.

Un premier pansement est réalisé une semaine après l’opération, tous les 2 jours pendant une semaine. Les fils sont quant à eux résorbables. La rééducation post-opératoire n’est pas forcément nécessaire. Le patient peut également reconduire à partir du 7ème jour.

Si le patient présente une perte de sensibilité et/ou de motricité avant l’opération, la récupération est plus longue, voire incomplète dans les formes sévères.

Une douleur « en barre » au niveau du talon de la main est fréquente et peut durer plusieurs semaines.

Après l’opération, la perte de force est habituelle et peut durer plusieurs mois.

Enfin, la durée de l’arrêt de travail est variable. Il peut aller de 21 à 45 jours, en fonction de la profession du patient.

Les complications possibles après une opération pour le syndrome du canal carpien


Comme toutes les opérations, l’intervention chirurgicale du syndrome du canal carpien peut présenter des complications secondaires. Elles sont classées en deux catégories.

Les complications non spécifiques

Les complications non spécifiques ne sont pas dépendantes du type de chirurgie :

  • Une infection du site opératoire pouvant nécessiter une intervention de nettoyage associée à la prise d’antibiotique.

  • Un hématome, qui peut demander une évacuation en cas de menace cutanée ou de compression nerveuse.

  • Une algodystrophie. L’apparition de ce trouble est indépendante du type de chirurgie. L’algodystrophie évolue en deux phases. La phase chaude, avec une main gonflée, douloureuse avec transpiration. Puis la phase froide, avec une prédominance de la raideur. L’évolution est le plus souvent longue (12 à 18 mois) et des séquelles sont possibles, comme une douleur et/ou raideur des articulations de la main voire de l’ensemble du membre.

  • Les accidents liés à l’anesthésie.

Les complications spécifiques

Les complications spécifiques sont quant à elles liées à la chirurgie du syndrome du canal carpien :

  • La libération incomplète du ligament réticulaire.

  • Une plaie nerveuse nécessitant une reprise chirurgicale précoce, afin de réaliser une suture nerveuse.

  • Un doigt à ressaut (douleurs et blocages du doigt lors de la flexion). Il s’agit le plus souvent d’une pathologie préexistante qui est majorée par l’intervention. Une infiltration, voire une libération chirurgicale de la poulie A1 peuvent être envisagées.

  • Une récidive. Elle est exceptionnelle et systématiquement recherchée en cas de réapparition des fourmillements. Un nouvel EMG permet de confirmer le diagnostic.

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