Arthrose des doigts

L'arthrose des doigts est une pathologie qui touche 65 % des Français de plus de 60 ans*. Focus sur cette maladie des articulations et sur ses traitements.

*Source : https://www.inserm.fr/dossier/arthrose/

Focus sur l'arthrose des doigts


L'arthrose des doigts est définie par la destruction du cartilage articulaire. Il existe deux sortes d'arthrose :

  • L'arthrose des doigts primitive : le plus souvent héréditaire et à prédominance féminine.

  • L'arthrose des doigts secondaires : le plus souvent post-traumatique.

L'arthrose digitale est parfois confondue avec l'arthrite. Or, cette dernière est une atteinte articulaire secondaire à une pathologie inflammatoire (comme la polyarthrite rhumatoïde ou le rhumatisme psoriasique) ou infectieuse. Dans le cas de l'arthrose, on a affaire à une dégradation du cartilage d'origine mécanique.

Les symptômes de l'arthrose des doigts


L'apparition de l'arthrose est souvent insidieuse. Elle peut concerner une ou plusieurs articulations de la main (Figure 1).

Dans certains cas, le patient peut avoir une crise douloureuse et aiguë, due à une poussée inflammatoire d'arthrose.

Les signes cliniques peuvent être :

  • Les douleurs articulaires : liées à la destruction du cartilage articulaire.

  • Le gonflement de l'articulation : lié au gonflement de la synoviale et à la production excessive de liquide articulaire.

  • L'apparition de nodules : Ces formations arrondies, dures et inesthétiques sont secondaires à des becs osseux (ostéophytes). On distingue deux sortes de nodules : les nodules d'Heberden au niveau de l'articulation inter-phalangienne distale, et les nodules de Bouchard au niveau de l'articulation inter-phalangienne proximale.

  • La désaxation progressive de l'articulation : en rapport avec une destruction asymétrique de l'articulation, responsable de la déviation du doigt.

  • la perte de mobilité articulaire : qui est secondaire à la destruction de l'articulation. Elle peut aussi bien concerner la flexion et/ou l'extension du doigt.

On peut également ajouter des raideurs et des déformations des doigts (à cause du gonflement ou aux becs osseux par exemple).

Quels examens pour le diagnostic d'arthrose des doigts ?


Pour confirmer une suspicion d'arthrose, il suffit de faire une radiographie (figure 2).

Sur les clichés, on peut retrouver ces anomalies, révélateur de la maladie :

  • Un pincement de l'interligne articulaire : le liseré noir entre les deux phalanges, qui correspond au cartilage articulaire, est plus fin que sur une articulation normale. Cela témoigne de la destruction du cartilage articulaire.

  • Des géodes : Il s'agit de petites cavités, qui se forment au niveau des phalanges. Elles sont dues à l'augmentation de la pression au niveau de l'interligne articulaire.

  • La condensation de l'os sous-chondral : apparition d'un liseré blanc en regard de l'interligne articulaire.

  • Les ostéophytes : qui correspondent aux petits becs osseux.

  • La désaxation articulaire : en rapport avec une destruction asymétrique de l'articulation.

Notez qu'il n'existe pas de corrélation anatomo-clinique en cas d'arthrose. Un patient peut présenter une arthrose importante sur les clichés, mais qui peut être très peu symptomatique.

Les traitements médicaux et chirurgicaux pour traiter l'arthrose des doigts


Il existe deux types de traitements principaux pour l'arthrose des doigts : le traitement médical et le traitement chirurgical. Le choix de l'un ou de l'autre dépend de la sévérité de la maladie.

Le traitement médical de l'arthrose :

Le traitement médical repose sur la gestion de la douleur et de l'inflammation. Ainsi, le médecin pourra prescrire :

  • Des antalgiques : pour soulager les douleurs.

  • Des anti-inflammatoires non stéroïdiens : à utiliser sur une courte durée. En effet, ils provoquent des effets secondaires (ulcère gastrique, insuffisance rénale…).

  • Une attelle : à mettre la nuit en cas de crises douloureuses.

  • Une injection articulaire de corticoïde : qui a une efficacité temporaire.

  • Une injection articulaire d'acide hyaluronique : Mais son efficacité n'a pas été démontrée dans les petites articulations de la main.

  • De la kinésithérapie : peut également être proposée. Les exercices permettent de mieux gérer la douleur et de retrouver de la souplesse.

Le traitement chirurgical :

L'arthrose digitale peut présenter de multiples manifestations cliniques. Elle peut aller de la simple raideur articulaire, qui sera peu douloureuse, à une articulation fortement déviée, douloureuse et raide. S'il y a un traitement chirurgical, il doit donc être adapté à chaque patient (chirurgie « à la carte »).

Le traitement chirurgical est indiqué en cas d'échec du traitement médical, et/ ou d'emblée, dans les formes sévères d'arthrose.

L'intervention chirurgicale est le plus souvent réalisée sous anesthésie locorégionale (seul le bras est endormi) et en ambulatoire. Il n'y a donc pas d'hospitalisation.

Plusieurs interventions sont envisageables, en fonction de la gêne et de la localisation de l'arthrose. Citons :

  • Le débridement ou « nettoyage » de l'articulation qui permet de retirer les nodules (Heberden ou Bouchard) et un éventuel kyste mucoïde associé.

  • L'arthrodèse : Cette opération consiste à bloquer définitivement l'articulation. Le cartilage résiduel est retiré et l'articulation est ensuite bloquée par des vis ou des broches. Ce traitement est choisi en cas d'arthrose inter-phalangienne distale douloureuse.

  • La mise en place d'une prothèse : Elle permet de maintenir une mobilité articulaire sans douleur. Il existe plusieurs types de prothèse sur le marché. Elles sont le plus souvent posées en cas d'arthrose de l'articulation inter-phalangienne proximale ou métacarpo-phalagienne. Le choix du type de prothèse est fait en fonction des habitudes du chirurgien.

Les différents types de prothèses :

Pour l'arthrose des doigts, le chirurgien a donc le choix entre ces différentes prothèses :

  • Les prothèses en silicone ou de Swanson Il s'agit des plus anciennes prothèses de doigts (Figures 3 et 4). Elles présentent cependant quelques inconvénients. Par exemple, la charnière de la prothèse peut se rompre, ce qui nécessite le remplacement complet de la prothèse. Une réaction osseuse à la prothèse peut également se produire. Appelée « siliconite », elle est responsable d'une destruction osseuse (lyse osseuse avec formation de kystes).

  • Les prothèses métalliques à glissement ou à charnière : Il s'agit de prothèses miniaturisées. Elles fonctionnent selon le même principe que les prothèses de genou.

Quel que soit le type de prothèse utilisée, il est demandé au patient d'économiser sa main pour ne pas mettre en danger la longévité de sa prothèse. Une surveillance clinique et radiologique régulière est le plus souvent préconisée.

Les complications possibles après une chirurgie pour l'arthrose des doigts


Une intervention chirurgicale peut comporter des risques. Ceux-ci sont classés en deux catégories :

Les complications non spécifiques

Ce sont les complications liées à l'intervention en elle-même. Parmi elles, on peut citer :

  • L'infection du site opératoire, qui peut nécessiter une intervention de nettoyage associée à la prise d'antibiotiques.

  • Un hématome qui peut nécessiter une évacuation en cas de menace cutanée ou de compression nerveuse.

  • Une Algodystrophie. L'apparition de cette complication est indépendante du type de chirurgie. Elle évolue en deux phases : la phase chaude, avec main gonflée, douloureuse et transpiration. Puis la phase froide, avec prédominance de la raideur. L'évolution est généralement longue (12 à 18 mois). Des séquelles sont possibles (douleur et/ou raideur des articulations des doigts et/ou poignet et/ou épaule).

  • Les accidents liés à l'anesthésie

Les complications spécifiques

Elles concernent la pathologie en elle-même. On retrouve :

  • Une raideur et/ou une douleur séquellaire. Elle est fréquente en cas de chirurgie de débridement ou de « nettoyage » de l'articulation, liée à la progression de l'arthrose. Ces symptômes peuvent également se manifester après la mise en place d'une prothèse articulaire, justifiant la réalisation de séances de rééducation.

  • La rupture de charnière. Cela arrive en cas de prothèse en silicone ou de prothèse métallique à charnière. En cas de rupture de charnière en silicone, le remplacement de la prothèse n'est indiqué qu'en cas de gêne fonctionnelle majeure (douleur, flexion/extension du doigt impossible, déviation du doigt).

  • La luxation de la prothèse en cas de prothèse métallique à glissement. Elle nécessite le plus souvent une reprise chirurgicale.

  • Une réaction à la prothèse, comme une siliconite en cas de prothèse en silicone, ou une métallose en cas de prothèse en métal. Il s'agit de la réaction de l'organisme à la prothèse, qui demande là aussi le plus souvent une reprise chirurgicale.

  • L'échec d'arthrodèse (pseudarthrodèse). L'absence de consolidation osseuse demande la plupart du temps une chirurgie de reprise, avec une éventuelle greffe osseuse.

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